Édito

« Qui suis-je ? »
Cette question est au cœur de la consultation psychologique.
« Aidez-moi à me comprendre » ; « Aidez-moi à mieux me connaître, aidez-moi à mieux cerner mes difficultés et les forces sur lesquelles je peux m’appuyer pour changer. »
La quête identitaire est une quête de Soi, de Soi vis-à-vis de Soi, vis-à-vis des autres, du monde, de nos choix, de nos peurs…
 
Aujourd’hui, le déploiement de la psychologie et les avancées du bilan psychologique, de la psychométrie, de la neuropsychologie ouvrent encore différemment ce chemin identitaire.
« Suis-je TDA/H ? Suis-je TSA ? Suis-je HPI ? Dyspraxique ? ou peut-être borderline ou bipolaire… ». Mais de quoi parlons-nous ?

L’identité serait-elle « un état limité de soi », une « recette de nous-même », une étiquette étriquée qui pourrait contenir et donner sens aux mille facettes qui nous construisent, à notre personnalité mosaïque fruit de notre histoire, de notre parcours, de notre vie d’aujourd’hui ? Pouvons-nous vraiment imaginer restreindre notre questionnement identitaire majeur et constitutif de chacun de nous à un enfermement diagnostic ?
 
Le bilan psychologique est un outil d’une grande finesse clinique qui permet d’approcher le fonctionnement d’une personnalité avec ses forces et ses faiblesses, ses atouts et ses fragilités. C’est une carte du territoire qui permet à chacun de mieux comprendre son territoire intérieur et d’y circuler plus fluidement. Le bilan, ensemble de tests combinés entre eux, témoigne de notre fonctionnement intellectuel, cognitif, affectif, émotionnel, psychologique qui restaient juste que là cachés dans les replis de nous-mêmes, imperceptibles à l’œil nu. Un outil de haute précision qui donne à voir les multiples facettes qui nous construisent et déterminent notre façon d’être au monde.
Mais le bilan psychologique doit rester ce qu’il est : un médiateur qui donne l’occasion de se rencontrer et non un dictateur qui viendrait enfermer la complexité de nos identités.
Le bilan doit rester un vecteur clinique et non être utilisé seulement pour établir un diagnostic froid et isolé, car jamais nous ne pourrons résumer par des mots catégoriels, être ceci ou cela, toute la richesse et la complexité de l’humain. 
 
Cette Newsletter ouvre la réflexion pour qu’à l’aube de cette nouvelle année, chacun puisse trouver ou retrouver la liberté de se penser et de s’inventer.

Et toi, tu es qui quoi ?
Par Audrey Platania-Maillot, psychologue clinicienne.

C’est surprenant comme en quelques années, la psychologie s’est transformée. La psychologie s’est technicisée, s’est instrumentalisée. Et en parallèle, elle s’est popularisée, elle est exprimée, vulgarisée, résumée partout…

D’un côté, la psychologie scientifique, technique, qui parfois perd de vue la personne unique que nous sommes chacun, et de l’autre un déferlement de psychologie ou plutôt de développement personnel porté par de multiples voix, pas toujours professionnelles, et qui noient les propos, les résume, les caricature, les transforme.Cette évolution rend de plus en plus opaque la psychologie, alors que nous avons de plus en plus besoin d’éclairages sur le fonctionnement complexe des humains que nous sommes.Ces évolutions ont un impact majeur à la fois sur le métier du psychologue, mais aussi sur les attentes de tous.  

Aujourd’hui, toute personne qui entre dans le cabinet du psy a déjà une idée de sa pathologie...

LIRE LE BILLET DE LA PSY