Édito
Le mois de juin, quel curieux mois !
Projets à boucler, fin d'année scolaire à négocier, spectacles et autres galas à assurer, fêtes d'école, inscriptions diverses pour la rentrée, orientation à clôturer... Nous avons une sensation d'accélération du temps avant la ligne d'arrivée. Vite, vite, avant l'été. Vite, vite, avant les vacances !
Et d'un autre côté... tout semble s'adoucir. Notre rapport aux autres, au monde, à nous-même semble moins âpre. Vous avez remarqué comme les gens sont plus souriants dans la rue ? Plus avenants, plus affables, plus drôles aussi. Dans nos cabinets de psy, le constat est le même. Enfants comme adultes semblent aller un peu mieux... Ce n'est pas le monde des Bisounours bien sûr, mais l'ambiance a changé, l'atmosphère est plus gaie.
C'est étrange. Ce mois de juin est un paradoxe à lui tout seul. Tout s'accélère et tout ralentit à la fois. La réalité de nos vies ne change pas, mais notre manière de nous glisser à l'intérieur modifie totalement notre perception.
C'est fascinant. Ce mois de juin est une hyperbole. Il nous enseigne à quel point nos vies ne sont que perceptions. Une même réalité prend un sens et un ressenti différent selon le contexte qui va influencer notre manière de regarder, de l'éclairer, de l'interpréter.

Et vous, comment vous sentez-vous dans ce "mois de juin" ?

LE MOIS DE JUIN, UN TOBOGGAN VERS L’ÉTÉ
Par Audrey Platania-Maillot, psychologue clinicienne.

- "Alors, comment allez-vous ?"
- "Beaucoup mieux ! Depuis quelques temps, je me sens vraiment plus heureux... Rien n'a vraiment changé, mais je vais bien !"

Mais pourquoi la majorité de mes patients vont mieux dès qu'arrive le mois de juin ?
Évidemment, les généralités sont à éviter, mais il est difficile d'ignorer cette évidence.
C'est un constat, une observation qui se reproduit chaque année : de nombreuses personnes se sentent plus légères, plus joyeuses dès que le mois de juin pointe son nez.
Les difficultés à vivre sont toujours les mêmes, les angoisses, les questionnements, les doutes, les pertes, les injustices... La réalité n'a pas changé. On ne peut le nier ni l'ignorer.
C'est la perception de cette même réalité qui s'est modifiée et qui modifie notre sensation. Tout semble un peu plus facile, ou du moins un peu moins difficile.

"Il me semble que la misère serait moins pénible au soleil..." chantait Aznavour.

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