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Octobre 2021, l'édito 

« C’est quoi ta passion de vivre ? » Gabriel, 8 ans.
«Et toi, si d’un coup de baguette magique, toutes tes peurs s’évanouissaient, tu ferais quoi de ta vie ? » Morgane, 13 ans.

Vivre passionnément, se projeter dans l’exaltation du possible à portée de main, rêver… 
Loin d’être la panoplie des « gens de la lune », notre capacité à rêver est notre carburant. Il nous donne l’intention, la direction, le cap à tenir et libère au fil du chemin toutes les hormones de motivation nécessaires pour soutenir l’effort. 
Aujourd’hui, plus que jamais, dans un monde où efficacité, performance et insécurité assassinent nos rêves au quotidien, il est urgent de redonner à tous, ce droit, ce pouvoir, cette ressource extraordinaire qui est au creux de la possibilité d’espérer au-delà de son présent. Sans espoir, la vie se vide d’avenir positif. Le rêve est visionnaire, il donne le sens et la raison de vivre. La contrainte par le réel et l’abolition des rêves créent l’errance et plonge notre élan vital dans le marasme des affects dépressifs. Ainsi, la plus grande injustice imposée à l’esprit humain est la cessation de sa capacité à rêver. 

Alors, rêvons nos vies pour hisser les voiles, cibler la juste direction sur nos boussoles intérieures et larguer les amarres. Le rêve qu’il soit in fine, réalisé ou transformé en cours de route, est cette précieuse ligne qui nous guide vers nos besoins profonds, nos valeurs existentielles, notre motivation à vivre. Chut, pause, fermons les yeux… dis-moi à quoi tu rêves, je te dirai vers où aller…

Le billet de la psy
Par Chloé Ayme, psychologue et directrice de Cogito'Z Avignon & Audrey Platania-Maillot, psychologue du développement

Lettre aux Rêveurs 

Il en faut du courage aujourd’hui pour oser rêver sa vie. Dès lors, que nous exprimons nos rêves, ils sont jugés, malmenés, oubliés : « tu es un idéaliste » « tu n’as pas les pieds sur terre » « tu as la tête dans les étoiles » …. 

L’insécurité du monde du travail, immobilière, financière… a peu à peu grignoté cette liberté fondamentale. Depuis plusieurs mois maintenant, l’instabilité générée par la crise sanitaire brouille encore un peu plus notre possibilité à anticiper sereinement le futur. L’anxiété s’est amplifiée et a pris le pas. Elle inflige aux rêveurs une sentence unanime. Rêver est devenu une prise de risque, un danger, l’avenir doit se penser de manière pragmatique et cartésienne. Exit les rêves. Maintenant il faut réfléchir stratégique.

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